Mais au fait, je ne vous ai pas dit le nom du nouveau pote d’Ontario et comment s’était déroulé leur rencontre ?
En fait, son vrai nom, c’est Forrest Gun, mais on n’avait pas craqué, on trouvait tous que ça ne reflétait pas sa personnalité et que niveau rappel, en longueur c’était vraiment pas ça. Alors, Forrest Gun est devenu First, parce qu’il était le premier berger australien de la maison et que c’était l’année des F.
« Je suis pas sûr de vouloir un pote ? ».
Il est clair que First arrivait bien trop tard pour Ontario, qui avait à présent 13 ans. Et même si ce chiot pétochard avait l’air sympa, il n’empêche qu’Ontario le trouvait super couillon, pas bien futé, peureux et chiant.
On ne peut pas dire que leur histoire d’amitié commençait bien. Encore aujourd’hui, je soupçonne Ontario d’avoir fait des conneries pour que First porte le chapeau… Mais nous ne le saurons jamais.
First était plein de vie, et ne demandait qu’à jouer avec ce nouveau grand ami bougon. Car Ontario faisait le double de lui, en taille et en poids. Et au final, ils ont fini par s’entendre. Ontario mettait le holà lorsqu’il était fatigué et First finissait par comprendre et attendre que son pote ait récupéré.
L’été et l’automne se sont passés en jeu de folie dans la cour et en balade en binôme. Ontario ne voulant pas laisser First à côté de moi, j’avais un husky qui marchait presque au pied. Oui, le hérisson c’est une technique, le chiot tout nouveau aussi.
Toutefois, je passais le plus clair de mon temps avec Ontario, et m’occupais peu de First qui n’était pas mon chien, mais celui de ma fille. First, lui, n’avait d’yeux que pour moi, et voulait que je l’aime autant qu’Ontario, mais je n’osais pas, de peur que mon husky d’amour ne lui mette une peignée.
Quoiqu’il en soit, puisque nous avions un toutou au caractère réputé docile et que mes problèmes de cervicales me gâchaient les promenades, décisions fut prise d’emmener First au dresseur.
Quand le husky apprend au chiot à comprendre ce que veut le dresseur
Parce que je suis une très mauvaise dresseuse et que Maëva n’était encore qu’une ado, rendez-vous fut pris chez un dresseur pas loin de Mortagne-au-Perche. Pour une seule chose : apprendre la marche au pied à First.
Si pour nos chiens de traits la marche au pied n’est pas une chose qu’ils ont envie d’intégrer et de comprendre, mes cervicales ne pouvaient se permettre un chien de plus qui tire à foison. Du coup, j’avais pris rendez-vous avec l’éducateur canin pour des séances avec First. Au téléphone, il m’avait dit : « Amenez les deux ! ». Ce qui fut fait.
Et Ontario, qui n’avait même jamais appris le « Au pied », qui se moquait du rappel comme de l’an 40 — je vous rappelle que pour Onta, le rappel c’est quand il ne nous voit pas et ne nous entends pas — écoutait avec attention l’éducateur.
Purée, c’est là que tu dis :
- Mon chien s’est moqué de moi toute sa vie, il sait très bien le faire !
- Bon OK, c’est vrai, le husky a un côté formateur du petit jeune, qu’il soit mâle ou femelle
- Si j’avais su, j’aurais investi dans l’éducateur canin il y a 13 ans
Vous l’aurez compris, Ontario faisait son max pour m’obéir et montrer l’exemple à First. Seulement, les séances étaient trop longues pour lui. Obéir un peu, OK, mais tout au long de l’heure, faut pas abuser !
Du coup, nous travaillions le rappel et le « au pied » avec Ontario pendant une demi-heure et après il était libéré.
En même temps, cela permettait aussi à First d’apprendre à écouter, même quand les copains n’en font qu’à leur tête.
Quand le chiot obéit toujours mieux à tes gosses ou à son pote qu’à toi !
Au final, l’expérience et les années ont démontré que ce n’était ni Ontario, ni First, ni même ma fille qu’il fallait éduquer, mais bien moi. Je suis trop bohème, trop gentille, trop mère poule. Et bien évidemment, il s’en est suivi que dès que je promenais les deux loulous, immanquablement, Maëva devait recadrer First à la promenade suivante.
Ce don Ontario n’avait strictement rien à faire, vous vous en doutez. Mais c’était quand même plaisant, de pouvoir lâcher First sans crainte qu’il aille visiter le monde comme un husky, quoique…
Je ne me rappelle pas si je vous l’avais dit, mais, lorsque le portillon s’ouvrait poussé par le vent, qu’on avait le dos tourné, Ontario ne se gênait pas pour aller visiter le quartier. Un truc typique de Nordiques dont la plupart d’entre nous se passeraient bien, pas vrai ?
Donc Ontario, fort content d’être le plus vieux, n’hésitait pas une seconde à tenter d’entraîner son pote dans ses promenades non officielles. C’est ainsi qu’un jour, mon mari ayant omis de refermer le portail, et laissant la porte grande ouverte j’ai pu assister à la scène :
- Ontario voit le portail ouvert, il s’approche du lieu d’évasion, guilleret
- First le suit et s’arrête au portail, dubitatif
- Ontario se retourne, fait un balayage de queue incitatif
- First le regarde, avance une patte, hésite
- J’arrive, je récupère mon chien voyageur et je referme le portail. Ouf.
Finalement, Ontario a fini par accepter First, un peu moins sa fougue de jeune chien, mais ils s’entendaient bien. First était en admiration devant ce grand pépère qu’était devenu Ontario, vous savez, lui qui devrait être le dernier chien de ma vie.
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