N’avez-vous jamais eu le sentiment que votre chien, en plus de son flair, sa bonne humeur, avait en sus une qualité qui nous fait défaut ? Appelé ça 6e sens si vous le voulez, moi, j’appelle ça intelligence. Le sixième sens – non, pas le film –, pour moi, c’est plutôt quand je sens que ma meilleure amie va m’appeler avant que la sonnerie du téléphone ne retentisse.
Mon chien est plus intelligent que moi !
Si, je vous le jure, Ontario était plus intelligent que moi. Enfin, quand j’étais grimpée sur le vélo.
Je me rappellerais toujours cet hiver où, pour une fois, l’Eure-et-Loir et son côté Perche avaient été généreusement fournis en précieuse poudreuse.
Cette année-là, inutile de s’imaginer rouler dans les allées — enfin, j’ai quand même essayé, Ontario aussi, mais le vélo n’a rien voulu savoir —, du coup, on s’est rabattu sur la route. Avec plus de 10 cm de neige allègrement entassée dans nos chères allées des Tilleuls, tout VTT qu’il fut, je dus me résigner à la route. Car pour une fois, Ontario avait envie de tracter.
Nous partîmes donc à l’assaut des routes du village à peine sablées et déjà recouvertes d’une fine pellicule de neige… et de glace. On était d’abord passé par les ruelles et les petites rues, afin que chacun s’échauffe tranquillement et ça me permît aussi de tester le % de glissades probables sans prendre de risque. Tombant sur la grande avenue, pas de voitures devant, pas de voitures derrière ni même en face, j’intime à Ontario un « Allé, Allé » qu’il aurait dû traduire par « Mets les gaz ». Rien, on se traîne, je vais même dépasser sa croupe si je continue à pédaler.
Il me regarde d’un air dubitatif : » Tu ne veux pas vraiment faire ça, hein ? ». J’insiste, car je suis presque à la hauteur de sa tête à présent. Il me regarde une dernière fois « T’es sûre que tu veux qu’on aille plus vite ? » et il accélère sa cadence.
Oups, ça chasse grave ! Moralité, quand ton chien te dit de ralentir, c’est qu’il faut ralentir !
Notre dernier hiver à la Ferté — Vidame
Ce fut notre dernière course hivernale à la Ferté. En effet, bientôt, nous allions offrir un nouvel écrin pour faire pousser les enfants et Ontario déjà bien grand. Le Perche, nous voilà, dans un petit village pas loin de Rémalard, avec un jardin et une cour tous deux biens clos. Des champs à perte de vue, ou presque, et la voie verte pour se dégourdir les patounes.
Entre le déménagement, la préparation de la maison avec ses travaux, on a eu peu de temps entre janvier et mars pour jouer à l’Idatarod à vélo. Mais Ontario était ravi de ces excursions dans notre futur chez nous et il avait un super terrain de jeu empli de taupinières.
Il arrivait sur ces 11 ans, il n’était plus aussi fougueux même si toujours plein de joie et facétieux. Et je me disais qu’au moins, il aurait la cour et le jardin pour finir ses vieux jours.
En chien bien éduqué, il réservait ses crottes côté jardin et la cour gravillonnée comme poste d’observation du monde, cette fois sans laisse.
Car Ontario n’a jamais cherché à sauter par-dessus les barrières ou les murets. Oui, enfin il ne sautait pas, certes, mais dès que le vent poussait le portillon, il ne se gênait pas pour aller faire son tour. Sauf que là, contrairement à la Ferté-Vidame, je ne connaissais pas l’itinéraire de ses pérégrinations !
Et du coup, je prenais la voiture pour le retrouver. Mais au final, j’ai vite repéré son tour : l’un de nos voisins possédait un charmant poulailler qui égayait ses mirettes à chaque promenade.
Quand apparaît le petit nouveau
Après deux ans passés à mettre aux normes la maison et à essayer de l’améliorer bon an mal an, Ontario coulait des jours heureux en promenades sans laisse sur la voie verte. Voie sur laquelle il n’a évidemment pas manqué de me mettre des trouilles bleues lorsque vaches ou chevaux y établissaient leur quartier d’été. Résultat, printemps et été, la laisse était le plus souvent de mise. Quant au vélo, Ontario semblait y prendre de moins en moins de plaisir, alors il a été relégué au garage, comme une vieille relique des gloires passées.
J’avais enfin retrouvé du travail, un travail qui faisait marcher la tête et les jambes. Ce qui en soit était parfait pour moi, puisque je passe mon temps à remuer les jambes et comme ma tête devait jouer de mémoire pour ce poste, je ne m’ennuyais pas non plus. Le pied, quoi !
C’est alors que nous nous sommes promenées avec ma fille et l’une de ses amies dans un salon à toutou à Mortagne-au-Perche. Elles, comme moi, cherchions désespérément le stand Husky. On espérait y trouver l’élevage près de chez nous et enfin prendre ce deuxième copain pour Ontario. Et puis, là, soudain, je vois ma fille et sa copine subjuguée par une boule de poil. Moi pas trop, j’aime pas les chiens roux, ni les chats roux, pourtant j’aime bien les bipèdes roux. En fait, je ne cherche pas à comprendre pourquoi le roux passe mal pour moi chez les animaux, ça doit être comme les sangliers et les moutons, ça ne s’explique pas.
Désolée Ontario, j’ai craqué
Enfin, c’est surtout Maëva qui a craqué, et moi j’ai craqué parce que ma fille craquait. Nous sommes donc reparties avec un… Berger australien rouge merle. Ah ben finalement, il n’était pas roux, ça doit être ça ! Je ne vous dis pas la tête de mon chéri quand Maëva est arrivée avec le chiot sous le bras. Même si une grande négociation — vive les téléphones portables — avait précédé son adoption. Le deal :
- Ta fille a son chien, moi ma moto. Enfin pas moi, hein, mon époux la moto
- Je ne m’occuperais pas du chien
- Ce sera ton chien, tu te démerdes
Bon ben comme ça c’est clair. En fait, quand il a vu sa bouille, on a bien vu qu’il craquait, le regard de ce nouvel habitant savait vous faire fondre en moins de deux.
Comment s’est déroulé votre première rencontre avec votre futur compagnon pour la vie ? Coup de foudre, ou recherches réflexions ?
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Et mes toutous, bien évidemment !
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