L’actualité d’aujourd’hui m’a rappelé à quel point l’homme, pour assouvir sa soif de découverte et d’égo, a franchit la ligne rouge pour arriver à ses fins. Le documentaire diffusé sur France Culture cet après midi au sujet de la conquête de l’espace a réveillé de tristes moments. Si, à l’époque, peu de gens se souciaient réellement des animaux, cet évènement allait opérer une extraordinaire prise de conscience dans le monde entier.
Le contexte socio-politique
A cette époque, je parle des années 50-60, la guerre froide entre les 2 grandes puissances que sont les USA et l’URSS fait rage. Entre la course à l’armement et la conquête spatiale, c’est un budget pharaonique qui est investit de chaque côté pour être le premier à affirmer sa suprématie. La fin des années 50 voit donc notamment l’apparition de la NASA avec ses programmes de recherche spatiaux du côté des capitalistes tandis que du côté communiste, c’est le projet Spoutnik.
Les soviétiques auront été les premiers à envoyer un être vivant dans l’espace. Bel exploit mais à quel prix ?
Laïka, le premier être terrestre envoyé dans le cosmos
Née de parents inconnus, cette petite chienne de 3 ans est trouvée dans les rues de Moscou. On lui prête généralement une origine croisée entre un terrier et un husky.
Avant de rentrer dans l’histoire son entrainement a été intensif car la tâche était rude. Elle devait apprendre à gérer des situations qu’un animal ne rencontre jamais en temps normal. Que ce soit l’accélération, l’absence de pesanteur ou le confinement durant des jours… Toutes ces émotions, elle a dû les découvrir et les accepter sous le contrôle des scientifiques ayant remplis sa combinaison spatiale ‘spécial chien’ de capteurs en tout genre.
La fin d’un rêve
Lors du lancement de Spoutnik 2, une succession d’erreur techniques, de choix politiques et de malchance donneront à une prouesse technologique un goût amer. Si diverses explications ont été fournies pendant les 40 années qui suivirent ce lancement, toutes convergent vers une finalité unique : le retour de Laïka sur Terre n’était pas prévu. Le rayonnement solaire et un problème de réacteurs vont contribuer à l’augmentation de la température dans la cabine spatiale de la jeune chienne. 5 heures après le lancement, elle ne donnera plus signe de vie, sacrifiée sur l’autel de la science et de la technologie.
Laïka s’est éteinte dans le ciel, seule, après avoir eue confiance aveugle en l’homme. Cet homme, sensé être tout autant son meilleur ami et pour lequel je ne trouve pas de mots assez forts pour décrire cette trahison. Comment a-t-on pu envoyer cet animal innocent pour un aller simple vers l’enfer ? Ne sommes-nous pas tous responsables de ces actes par notre silence ? Il nous incombe pourtant de protéger notre monde en tant qu’espèce dite « civilisée ». Malgré cela, le simple fait de scruter l’actualité, nous rappelle que la cruauté de l’homme n’a décidément pas de limite rappelant cette célèbre citation :
« Seules deux choses sont infinies. L’univers et la stupidité de l’homme. Et encore, je ne suis pas certain de l’infinité de l’univers. » A. Einstein
C’était le 14 avril 1958, 5 mois après le lancement. Le corps de Laïka s’est définitivement éteint lorsque Spoutnik 2 est retombé dans l’atmosphère terrestre sous une pluie d’étoile pour un ultime adieu à ce monde.
Pour tous ceux qui voudraient en apprendre davantage sur Laïka, son histoire en détail est évoquée sur ce blog.
Une vidéo du Youtubeur AstronoGeek raconte aussi son histoire mais aussi celle d’autres animaux « moins populaires » trop souvent oubliés (merci Alexis).
3 Comments
So · 25 avril 2018 at 16 h 19 min
Souvent on m’a dit « tu preferes qu’on teste sur un etre humain avec le risque de le tuer plutot que sur un animal ? ». Que répondre à ce genre d’individus ???
Et bien, oui, pour l’avancée médicale ou spatiale ou cosmétique : stop aux experiences animales ! Trouvons autre chose. Point final. Un animal a le droit de ne pas souffrir et de vivre paisiblement.
Vincent Duvernet · 25 avril 2018 at 16 h 52 min
Effectivement. À nous d’être maître de notre sort. Les autres espèces n’ont pas à en pâtir
Magali Laguillaumie · 23 avril 2018 at 21 h 51 min
Il est clair que nous avons beaucoup à faire pour non seulement changer les mentalités en général, mais toujours nous poser la question si telle ou telle avancée mérite de tels sacrifices. Je ne savais pas que Laïka n’était pas revenue, peut-être inconsciemment, ai-je chassé cette interrogation et cette prise de conscience pour plus de confort mental. Merci pour cet article qui me rappel que nos avancées, notre manière de voir et de changer le monde n’est décidément pas la bonne, enfin à mon sens.