Vous avez forcément entendu parler de l’éducation positive et vous pensez qu’avec des chiens nordiques, réputés indociles et têtus, ce n’est pas gagné ! Pourtant, l’éducation canine positive se révèle sans doute la meilleure méthode pour nos têtes de mules. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils sont suffisamment intelligents pour y trouver de l’intérêt pour eux, 😉
En quoi consiste vraiment l’éducation positive canine ?
Bien souvent, trop souvent, les gens confondent les termes « positif » et « permissif ». Néanmoins, l’éducation positive n’est pas permissive, elle s’appuie simplement sur des concepts différents pour éduquer le chien et participe d’une relation épanouie entre deux êtres bien dissemblables. En effet, je ne pense pas qu’un humain normalement constitué trouvera intéressant de s’attaquer à une paire de chaussons sans défense… Mais nos toutous, oui !
Les différences entre l’éducation traditionnelle et l’éducation positive s’appuient donc sur une compréhension distincte de la gent canine.
Comment se positionne l’éducation traditionnelle sur la « psyché » de nos chiens ?
L’éducation traditionnelle considère le chien comme un « animal sauvage » dont les interactions intraespèce sont basées sur le couple domination – soumission. De cette vision du chien domestique et de son lien à ses congénères, on a longtemps pensé que le maître devait dominer son compagnon de quatre pattes pour être obéi, entendu.
Cette méconnaissance a entraîné les abus que l’on sait sur les chiens, car pour certains dresseurs, l’obéissance ne s’obtenait que par la peur et la mise en place de méthodes punitives parfois brutales. Or, aucune étude n’a jamais prouvé une interaction interespèce entre l’animal apprivoisé et l’homme et encore moins entre l’animal sauvage et l’homme. En bref, aucune observation scientifique ne confirme ou n’infirme que nos loulous nous voient comme des mâles ou des femelles alpha.
En quoi l’éducation positive diffère-t-elle dans son approche ?
En éducation positive canine, l’homme ne cherche plus à s’imposer comme un dominant. Compréhension, respect, douceur et fermeté cimentent la relation entre le chien et son maître. On ne parle d’ailleurs plus de dressage, mais bien d’éducation.
Les méthodes douces, basées sur le respect de l’animal, de son caractère, et également sur l’éducation du propriétaire 😉, donnent d’excellents résultats avec toutes races de chien, qu’il s’agisse d’éduquer un chiot ou de retravailler un adulte.
Bien évidemment, cette méthode demande pédagogie, patience et constance, car l’apprentissage s’en trouve plus long. Toutefois les avantages pour le maître, comme pour l’animal, en valent la peine.
Outils pour pratiquer l’éducation positive avec votre chien
Différents outils peuvent nous aider pour les éduquer et en faire de super champion bien dans leurs pattes. Ils s’appuient sur la récompense, et également sur le signal, un peu comme Pavlov qui faisait saliver les chiens sans leur présenter leur gamelle.
Par récompense, nous n’entendons pas forcément des friandises, mais il est vrai qu’elles fonctionnent très bien avec les gourmands, 😊.
La récompense
Tout acte positif, celui que vous désirez voir réaliser par votre chien est récompensé afin de le motiver à le réitérer, jusqu’à ce que cela devienne presque une seconde nature. Je dis « presque » parce que tout le monde n’attend pas de son ami canin qu’il obéisse au doigt et à l’œil pour tout et n’importe quoi. Différentes récompenses existent pour aider votre chien dans ses apprentissages de la propreté, de la marche au pied, du rappel, etc. :
- La voix : oui, nos toutous aiment le son mélodieux qui tend vers l’aigu lorsque nous sommes contents — dommage pour les barytons —. Cette félicitation directe et spontanée se révèle très efficace, à condition de savoir moduler son ton en fonction de la situation. Un « non » ne doit pas ressembler à un « C’est bien mon loulou ! ». Imaginez votre professeur en vous rendant une copie notée très bien d’une voix atone, cela vous motiverait ?
- La caresse : si votre chien n’est pas câlin, elle risque de ne pas fonctionner. En revanche, s’il est toujours en demande de contacts physiques, elle peut avoir autant d’importance pour lui qu’une friandise.
- Le jeu : jouer au frisbee, de « cours après moi », de balle après l’exercice afin de ne pas le déconcentrer pendant est efficace pour certains loulous très énergiques.
- La friandise : à réguler en fonction de la ration journalière de loulou afin d’éviter d’en faire des obèses est celle qui fonctionne le mieux avec les chiens gourmands.
Le signal pour le renforcement
Le clicker training participe au renforcement de l’éducation et de l’apprentissage du chien. Le son neutre et précis du clicker facilite également sa compréhension sur vos attentes. Toutefois, soyez attentif au synchronisme. Bien entendu, si le click intervient trop tôt ou trop tard, votre chien s’emmêlera les pattes.
Pour bien débuter, le clicker avec votre chien, il vous faudra tout d’abord le conditionner : un click = une récompense. En général une friandise et ceci plusieurs fois de suite. Ne prolongez pas trop longtemps les exercices : 10 minutes maximum et pratiquez-les régulièrement. Vous ignorerez les comportements inadéquats et éviterez au maximum une situation d’échec : si le chien ne comprend pas, travaillez un autre exercice avec lui.
Plusieurs techniques permettent de varier l’apprentissage du chien : la technique du leurre, de la capture, ou du façonnage. Il donne d’excellent résultat en éducation, mais également dans des disciplines comme le dog dancing :
.Utilisé en renforcement, il est pourtant décrié par certains éducateurs canins qui trouvent son utilisation plus appropriée comme renforcement négatif, plutôt que positif .Ils le conseillent également dans le cadre d’une « rééducation » du chien.
Souvenez-vous que le chien est opportuniste, il réitère parce qu’il en retire un plaisir. En fait, plutôt que de l’élever au bâton, l’éducation positive met en avant la carotte, même si nos chiens ne sont ni des ânes ni des lapins.
Poser des limites en éducation positive
Comme je vous le disais en première partie de cet article, « positif » ne veut pas dire « permissif ». Ce serait même contreproductif. En effet, le chien, qu’il soit bichon, caniche, samoyède ou terre-neuve a besoin de limites pour son équilibre mental.
Un cadre sans limites et votre loulou risque fort de se sentir insécure et de continuer à faire n’importe quoi malgré votre bonne volonté.
Pour cela, il existe différentes méthodes :
- La punition se fait toujours au moment de l’action que vous désirez réprimer.
- « Non », « Laisse » ou toute autre injonction sera renforcée en indiquant ensuite à votre animal quoi faire. Par exemple, votre loulou saute pour vous saluer ? Un « Non ! » ferme puis un assis pas bougé avant de le caresser l’inciteront à comprendre qu’il faut être assis pour recevoir son câlin.
- Dans ce même cadre du chien kangourou, vous pouvez également appliquer « l’ignorance ». Effectivement, si vous jouez les indifférents lorsqu’il saute comme un cabri qui découvre pour la première fois la prairie, il finira par abandonner ce comportement. Pourquoi ? Parce qu’il réclame à cet instant de l’attention, en ne lui parlant pas, en ne faisant pas de geste, en ne le touchant pas, il ne reçoit pas l’attention qu’il attend et finit par comprendre que ce n’est pas ainsi qu’il l’obtiendra de vous.
- Soyez constants dans les ordres comme dans les interdits.
Les punitions les plus courtes — comme les blagues — sont les meilleures. Rappelez-vous que nos canidés n’ont pas la même notion du temps que nous. Une punition de plusieurs heures, ou plusieurs jours aura un impact bien plus négatif que ce que vous pensez.
Enfin, les gestes violents sont à proscrire : elle ruine la confiance que notre chien porte en nous. Pire, elles peuvent rendre le chien craintif, agressif, bref, en faire une bombe à retardement.
Une éducation qui fait travailler maître et chien
Vous l’avez déjà compris, l’éducation positive n’est pas du « laissez-faire ». C’est un travail de patience, certes, mais surtout de respect de l’animal.
Plus contraignante que l’éducation traditionnelle sur le mode du dominant — dominé, elle demande aux propriétaires de chiens qui l’appliquent de se remettre en question et d’analyser à la fois le comportement de leur animal de compagnie — eh oui, ça fonctionne aussi avec les chats et les otaries ! — et nos propres comportements. À l’évidence, cette méthode d’apprentissage exige que nous reprenions le contrôle de nos émotions pour parvenir à rassurer nos loulous et devenir leur guide.
De nombreuses disciplines sportives usent et abusent avec succès de l’éducation positive comme l’agility, le dog dancing, l’obéissance et ce n’est pas pour rien 😉.
Avez-vous testé l’éducation positive avec vos loulous d’amour ? Êtes-vous satisfait de cette approche ? Avez-vous développé une plus grande complicité avec votre compagnon de 4 pattes ?
Crédit image :
Éducation positive par Peggy und Marco Lachmann-Anke de Pixabay
Les trous, c’est une passion qui commence dès l’enfance chez le chien par pinkfitztt de Pixabay
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