Reprenons le fil de ma mémoire, l’autre jour, je vous parlais des marottes d’Ontario, un sacré Husky, comme tous les Huskys ! En passant dans mon bureau ce matin, je suis tombée sur une photo que j’avais posée là. Je me suis rappelé toute l’histoire du hérisson, oui, car je ne vous avais pas tout dévoilé…
La passion du hérisson
Certains d’entre vous pensent sans doute que le hérisson n’est jamais qu’un rat à piquants, tout comme la chauve-souris n’est qu’un rat ailé. Mais j’ai toujours aimé les hérissons, leur sympathique museau et leurs pattes avant aux doigts si bien dessinés, on dirait presque des mains humaines. Forcément, quand j’ai compris pourquoi Ontario pleurait à chaque pas. J’ai bien essayé de lui « arracher » le hérisson de la gueule.
Forcément, en plein été je n’avais ni gants ni quoique ce soit pour protéger mes blanches mains. J’aurais pu ôter mon bermuda, certes… Bon, en ville… euh, non pas trop, ni top, d’ailleurs ! La seule méthode que je me suis refusé d’utiliser : la force. J’ai tenté le conseil, et comme tout le monde le sait, le husky n’en fait qu’à sa tête. J’ai haussé le ton. Donc, il a reposé une fois le hérisson, je pense que c’était plus parce que ça piquait grave. Nulle chance qu’Ontario eut des velléités d’obéissances.
Le plus long des trajets, mais avec la marche au pied
J’en viens alors à me demander si, pour une obéissance parfaite de nos loulous, la technique du hérisson ne s’avérerait pas souveraine. Je résume les avantages :
- Rythme de la marche du toutou moins soutenu. Oui parce qu’on a beau aimer le hérisson, ça fait mal !
- Marche au pied sans être obligé de se répéter. En même temps, pour une fois, c’est plutôt moi qui devais ralentir pour qu’il reste au pied…
Je constate toutefois quelques inconvénients :
- Si vous êtes pressé, la promenade va durer étonnamment plus longtemps
- Risque de puces avérées si vous ne connaissez pas le hérisson et qu’il ne vous a pas assuré de son passage à l’anti-puce la veille.
- Risque de blessure du chien, à moins qu’il ne le prenne avec délicatesse par le bout des piques. Non, il ne faut pas rêver, quand même !
Cet épisode m’a fait prendre conscience que si j’avais choisi un husky, c’est aussi parce que la « lenteur » du Chihuahua ne me convient sans doute pas. Même si en marche, je le concède, mes chiens sont beaucoup plus rapides que je ne le serais jamais.
Au final, nous nous sommes retrouvés, enfin, devant le seuil de la maison. Et pas moyen de faire lâcher la bête du délit à Ontario. J’ai dû user de ruse : promettre qu’en le mettant dans le jardin, il le retrouverait le lendemain matin. 5 minutes pour convaincre son chien. Oui, oui, j’avoue que là, moi aussi, je m’interroge sur ma santé mentale. Pourtant, cela a fonctionné. Par contre, la déception dans les yeux d’Ontario le lendemain quand il a compris que le hérisson avait décidé de ne pas rester…
Ontario ne se révéla pas un grand sportif, il préférait les longues balades en laisse ou sans laisse. Mais pour son bien-être, j’avais repris mon VTT à la selle bouffée par Inuit. Il avait aussi, ce pauvre vélo, de gros soucis de freinage, à peu près tous les ans après avoir tout changé. Bon, cela dit, quand on le sait, on se prépare à freiner, longtemps à l’avance… ou pas.
La course au mulot, vous avez testé ?
Le nombre de chutes avec Ontario ayant connue une recrudescence sans précédent, je me forçais au port du casque. Je l’ai choisi rouge, parce que j’aime bien, et c’est tout. Comme nous avions peu de coins où pratiquer côté chemins, sans compter l’arrivée de l’automne et des fusils de chasse, j’appris à Ontario à se maintenir à droite toute. Pas toujours facile, mais cela lui permettait de ne pas abîmer ses coussinets sur l’asphalte.
Une fois par semaine, en général le dimanche, 1 à 2 heures étaient réservées à la promenade à vélo. Et à peu près 1 à 2 fois par mois, je chassais le mulot bien malgré moi ! Fort de sa balade à vélo, se sentant pousser des ailes, mais pas forcément pour courir, Ontario réalisait le « coup du renard ».
Pour bien pratiquer le coup du renard :
- Prenez 1 chien et un terrier de mulot
- Faites danser le mulot dans son terrier
- Admirez le saut en arc de cercle de votre compagnon à quatre pattes
- Voyez la laisse se tendre d’un côté ou de l’autre de votre roue avant
- Chutez avec élégance
- Option : râlez, jurez, ne dites rien et enfourchez votre monture à deux roues l’air de rien.
Oui, je l’admets, je manquais parfois de concentration sur mon parcours. Cela dit, Ontario n’avait pas la classe d’Inuit, en 13 ans de carrière, il n’a dû en choper que deux. Sans doute, l’attache au vélo le dérangeait pour réussir.
Fort heureusement, en hiver, les mulots dorment, j’étais donc moins malmenée par mon chasseur en herbe.
La passion du pigeon
Si Inuit adorait se sauver, pour chasser les poules des voisins de mes beaux-parents, Ontario leur a préféré le pigeon.
Mais pas n’importe quel pigeon, non ! Tant qu’à faire, ceux de mon beau-père, qui s’avéraient tout de suite plus gouteux, délicieux. Pour la défense d’Ontario, Daniel avait laissé la cage un peu trop près du museau de mon husky. Résultat : pigeon -1 Ontario +1. Manque de chance, cela lui avait donné le goût de ces petits oiseaux. Lorsqu’il se sauvait, ni une ni deux, il fonçait derrière la maison de ma belle-famille, et accomplissait un carnage dans le pigeonnier de leur voisin. Deux morts, paix à l’âme des pigeons et délestage de notre portefeuille, deux années de suite.
Hormis cette passion invétérée pour la nourriture naturelle et vivante, Ontario demeurait une crème. Il s’entendait bien avec tous les chiens, mâles ou femelles, toutes races confondues. Fort heureusement, à vélo, les pigeons l’intéressaient peu. Et à contrario d’Inuit, me voir réaliser des soleils quand il freinait brutalement pour un chien aboyant dans son jardin, pour un mulot ou une musaraigne ne le dérangeait absolument pas. Que je gronde, râle, tombe, il s’en moquait tout à fait.
Quoi qu’il en soit, rappelez-vous toujours que la plupart de nos chutes, nous les devons à un manque d’attention de notre part. Parce qu’il est vrai que, lorsque j’anticipais le mulot et disais « non », Ontario ne pratiquait pas le saut du renard.
Allons, allons, ne soyez pas timides et racontez-nous vos plus belles chutes. Ont-elles été provoquées par un mulot volant, un écureuil courant, une vache trop curieuse ?
Crédits images : Jaanus Jagomägi Piotr Łaskawski Pete Bellis
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