Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’arrivée tonitruante de notre nouveau compagnon dans le précédent épisode :
Le petit toutou ayant sans doute eu une réminiscence de notre première rencontre en humant l’odeur de Thibault (le seul qui portait des couches) s’est précipité dans l’appartement, complètement foufou. Il a rejoint ma fille, l’a salué d’une léchouille. Comment ? Je ne vous l’avais pas dit ! Laquelle a fondu en larme en m’accusant de gros mensonge envers l’humanité : le chiot n’était pas un chiot.
Quand tu dois ressortir tous les albums photo
Évidemment, je comprenais la stupeur de ma fille. Un husky de 5 mois, ce n’est pas un bébé de 3 mois, ni même de 4. Il me fallut donc ressortir un à un les albums photo. Retrouver parmi tous mes souvenirs mal classés, pas rangés, les photos d’Inuit petit. Maëva sentit très vite qu’elle exigeait de ma part un gros effort, que je luttais, pour ne pas pleurer encore, en lui montrant les images d’Inuit, à l’âge de notre chiot. Je me demande parfois si elle n’a pas cédé sur sa certitude que je lui mentais juste à cause de cela. Malheureusement, elle n’a plus aucun souvenir de tout cela. Mais ça la fait toujours rire quand je lui raconte leur seconde rencontre dans notre maison.
Mais au fait, mon petit doigt me dit que cette question vous brûle les lèvres. Vous voulez savoir comment il s’appelle ce fameux chiot aux oreilles de Dumbo, à l’allure « dégingandée » et au regard tendre, je vous présente : Ontario (photo).
Ontario ne dérogera pas au statut de chiot !
Et il inventera ses bêtises. Allez savoir pourquoi bien évidemment, sa marotte préférée pour se faire les dents : mes soutiens-gorges ! Alors je ne comprends pas ce que mes chiens avaient contre cet outil fort pratique et utile de notre féminité, mais ils ont pris plaisir à les déchiqueter !
Pas tout à fait rétablie de ma grossesse difficile, pas du tout remise de la perte d’Inuit, je devais quand même m’occuper du nouveau venu. Et lui proposer un minimum de 3 à 4 sorties par jour, car, nous vivions toujours en appartement. La bonne nouvelle, c’est qu’un mois à peine après l’arrivée d’Onta nous emménagions dans une maison ! Le pied !
Je m’octroyais, en général le samedi en soirée, une promenade, tranquille et sans enfants, dans la jolie forêt de Senonches avec Ontario. Toutefois, ma princesse insista, du haut de ses deux ans et demi pour venir avec maman. Je cédais. Tout en conduisant jusqu’à la forêt, je m’interrogeais sur le lieu le plus propice et le moins fatigant pour Maëva. J’hésitais entre le rond de Sauveloup et une allée au hasard, ou bien encore la Benette, avec son étang et ses chemins plus étroits. Ce sera donc la Benette !
Parfois, j’ai de mauvaises idées !
Ma fille était ravie de se promener dans les bois avec son chien. Je voulais, au départ, me rendre au bord de l’eau. Un couple d’amoureux, enlacés sur un tronc échu sur la rive admirait la vue. Je décidais alors de prendre la direction opposée afin de ne pas les déranger. Nous avancions, tranquillement, Ontario gambadant de gauche et de droite. Il avait à peine 6 mois et savourait ces instants de liberté. Il restait à vue, et tout semblait indiquer que je pourrais le lâcher en forêt, au contraire d’Inuit.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais c’est toujours quand on pense que notre husky réalise de fantastiques progrès que… Patatra, il en invente une ! De préférence une bonne, grosse, et bien horripilante. C’est vrai, quoi, ce sont des créatifs nos Nordiques !
Et voici que le chemin tourne, je perds de vue Ontario : premier stress. Soudainement, nous l’écoutons hurler puis japper : tension maximale ! Maëva sursaute et crie, retenez qu’elle n’a que deux ans et demi. Je me précipite jusqu’au lieu d’où semble provenir les aboiements et là, on n’entend juste le bruit de pas de course, j’ai beau appeler, héler, cela ne sert à rien : Ontario chasse, mais quoi ? Je n’en sais rien. Je me retrouve surtout, face à ma fille, éplorée et apeurée à apaiser.
Abandon caractérisé, j’ai honte…
Maëva ne se calmait pas, elle insistait pour rentrer, voir son papa et j’ai choisi la mauvaise solution.
Je l’ai donc ramenée à la voiture, puis à la maison, expliqué brièvement à mon conjoint, mais alors très brièvement ce qui s’était passé. Je suis remontée sur-le-champ dans mon véhicule, et, oui, j’ai sûrement pratiqué l’excès de vitesse dans la foulée pour rejoindre de nouveau la Benette. Tout le long du chemin, j’ai prié pour deux choses :
- Qu’il ne soit rien arrivé à Ontario
- Que les gens qui admiraient le soleil couchant sur l’étang (vous savez les amoureux) ne me l’aient pas embarqué !
Oui, c’est le cœur battant que j’ai repris le chemin. C’était l’heure du chien et loup, la luminosité dans ce sentier ombragé ne favorisait pas ma vue de myope et d’astigmate. Je ne distinguais plus grand-chose aussi, parce que je pleurais, persuadée de ne jamais retrouver mon nouvel ami de quatre pattes dont je n’avais pas pris soin en le lâchant dans les bois.
J’appelais : « Ontario ! Ontario ! », mais nulle réponse. Pas un jappement, pas un bruit, pas un hurlement. Et puis, j’ai vu une forme, au milieu du chemin, assise tranquillement. Sage comme une image. Hum, mon œil, oui ! « Ontario, c’est toi ? ». Il a hésité un instant et puis il a couru vers moi.
Ouf, j’avais retrouvé mon loulou. Nous sommes retournés à la voiture, sans laisse, Ontario ne me quittant pas d’une semelle. Un nouveau lien venait de se créer entre lui et moi, mais je ne le savais pas encore.
Crédits photo : Merci Christophe, pour les images de la forêt de Senonches et de l’étang de la Benette ! Retrouver toutes les photographies animalières et les paysages 180° sur Christophe Aubert, photographe.
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